
Le jonc de mer est une fibre végétale qui présente des similitudes avec la fibre de sisal. Elle provient de plantes vivaces herbacées appartenant au genre botanique des joncs (Juncus). Elles se développent dans des sols extrêmement humides et immergés, offrant ainsi un environnement propice à leur croissance.
Le jonc de mer est particulièrement utilisé pour les revêtements de sol (tapis ou moquette). La fibre de jonc de mer est très solide et peut être tissée de différentes façons pour créer une esthétique toute particulière : simple ou double tressage, tissage droit, natté ou en chevrons. La fibre de jonc de mer a la particularité de continuer de se comporter comme une plante vivante. Afin de conserver son élasticité, clé de sa résistance, il faut régulièrement l’humidifier, même une fois tissée.
Les revêtements de sol en jonc de mer sont très résistants. Ils peuvent être installés dans des zones passantes et placés dans toutes les pièces, même humides, grâce à son imperméabilité. C’est un isolant phonique (qui absorbe les bruits de pas) et thermique qui est compatible avec un chauffage au sol.
Le jonc de mer peut également être tressé pour obtenir différents objets, comme le rotin ou le bambou. On peut ainsi obtenir des paniers, des malles, des poufs, des bancs et des chaises, des corbeilles, et de nombreux objets de décoration.
Le jonc de mer offre différentes possibilités d’utilisation, et sa matière est malléable, ce qui permet de le découper facilement selon les dimensions requises à l’aide d’un cutter. Selon le type d’ornement choisi, il existe deux méthodes d’installation du jonc de mer.
Pour un revêtement de sol en jonc de mer, il est recommandé de le fixer à l’aide d’un adhésif double-face ou d’une colle appropriée. Cela assure une adhérence solide et durable. Cependant, pour ceux qui préfèrent utiliser le jonc de mer sous forme d’ornements tels que des tapis, aucune colle n’est nécessaire. Ils peuvent simplement être placés dans une pièce selon les préférences personnelles.
Ainsi, que ce soit pour un revêtement de sol en jonc de mer fixé avec un adhésif ou pour des ornements tels que des tapis, le jonc de mer offre une flexibilité d’utilisation et une installation relativement simple pour créer un intérieur naturel et esthétique.


Le sisal est une plante à fibres naturelles originaire du Mexique. Cette plante doit son nom à une petite ville portuaire de la région de Yucatàn, Sisal, d’où étaient expédiées les fibres dans le monde entier du temps de sa splendeur. Les plantations de sisal sont souvent situées dans des régions arides, car la plante s’adapte bien aux conditions de sécheresse et de sols pauvres. Elle nécessite peu d’eau et peut prospérer dans des environnements difficiles.
Les fibres de sisal proviennent des feuilles charnues de la plante. Une fois que les feuilles d’agave deviennent sombres et sont inclinées à plus de 45 degrés par rapport à la verticale, elles sont soigneusement coupées près du tronc à l’aide d’un couteau bien aiguisé. Cette opération d’élagage est réalisée deux à quatre fois par an.
Ensuite, les feuilles de sisal sont soumises à un processus mécanique, qui permet de séparer les fibres de la partie charnue de la feuille. Les fibres sont ensuite arrosées d’eau savonneuse diluée. Le lendemain, les fibres sont soigneusement rincées à l’eau douce. Une fois ce processus terminé, les fibres obtenues sont séchées et blanchies naturellement sous l’action du soleil, avant d’être emballées.
La particularité du sisal réside dans sa capacité à produire des fibres robustes et résistantes, ce qui en fait une ressource précieuse dans l’industrie. Antistatique, antibactérienne et régulatrice d’humidité, la fibre de sisal possède également l’élasticité la plus élevée de toutes les fibres végétales.
Grâce à une fibre solide et d’une grande durabilité, la fibre de sisal est notamment utilisée pour la confection de revêtement de sol. Résistant aux frottements et à l’usure, les revêtements de sol en sisal supportent les zones à forte fréquentation. Il peut être imperméabilisé et traité pour être anti-tache.
Contrairement au jonc de mer, les fibres de sisal, naturellement blanches, peuvent être teintes permettant ainsi de proposer des revêtements de sol de différentes couleurs. Agréable au toucher, doux et satiné, c’est également un bon isolant thermique et acoustique, surtout lorsqu’il est doublé de latex, renforçant ainsi ses capacités isolantes.
La fibre de sisal est également employée dans d’autres domaines. Dans le secteur de la construction, elle est souvent utilisée pour renforcer le béton, offrant ainsi une grande solidité. De plus, le sisal est devenu un matériau composite de choix dans l’industrie automobile et navale, remplaçant avantageusement la fibre de verre tout en offrant des améliorations significatives.


La fibre de jute est un matériau naturel aux multiples usages. Originaire des régions tropicales, cette fibre végétale est extraite de la tige de la plante de jute, et présente des caractéristiques qui la rendent intéressante pour la construction durable.
La culture de la plante de jute, appelée aussi Corchorus capsularis ou Corchorus olitorius, est principalement pratiquée en Asie du Sud, principalement en Inde et au Bangladesh. Après une période de croissance d’environ quatre mois, les tiges de jute sont récoltées. Les fibres sont extraites en trempant les tiges dans l’eau et en enlevant la pulpe végétale. C’est la seconde fibre végétale la plus produite dans le monde (derrière le coton) avec 3 millions de tonnes par an.
L’innovation continue dans le domaine des matériaux biosourcés ouvre de nouvelles perspectives pour la fibre de jute. Des recherches sont menées pour améliorer ses performances et pour développer de nouveaux composites plus résistants et durables. La combinaison de la fibre de jute avec d’autres matériaux naturels ou recyclés ouvre la voie à une construction plus respectueuse de l’environnement et à la création de bâtiments à faible coût carbone.De plus, la fibre de jute offre des avantages sociaux et économiques aux communautés locales où elle est cultivée. Elle crée des emplois et stimule les économies régionales, tout en favorisant le développement durable.


Le bambou est connu pour sa croissance rapide et sa capacité d’adaptation exceptionnelle, ce qui en fait l’une des plantes les plus durables de notre planète. De la famille des graminés, on le trouve dans différents environnements (des forêts tropicales aux régions montagneuses). Il est principalement produit en Asie dont la Chine est le premier producteur mondial. Sa flexibilité et sa résistance en font un matériau de construction polyvalent, utilisé depuis des millénaires pour ériger des maisons, des ponts et des objets utilitaires.
Semblable à une herbe, le bambou se caractérise par une tige géante appelée chaume. Pour la majorité des espèces, le chaume de bambou (aussi souvent appelé « canne ») est creux et constitué de nœuds et entre-nœuds. Il existe de nombreuses espèces de bambou.
Le bambou Moso se distingue par sa croissance rapide et sa taille imposante. Il peut atteindre une hauteur de plus de 20 mètres (plus de 100 cm en 24 heures), faisant de lui l’une des plus grandes espèces de bambou au monde.
Ce bambou géant qui bat tous les records de croissance est l’espèce qui couvre le plus de surface en Chine et la troisième espèce la plus utilisée pour la production de bois pour l’ameublement et la construction. Le Moso est connu pour sa tige robuste, qui peut atteindre un diamètre de plus de 20 centimètres. Cette caractéristique en fait un matériau de construction idéal pour une variété d’applications.
La plus grande bambouseraie d’Europe se trouve en à Anduze dans les Cévennes. Elle a été créée en 1856, par Eugène Mazel, un passionné d’horticulture et de sciences naturelles. Elle s’étend aujourd’hui sur une superficie de 34 hectares et réunit 200 variétés de bambou, dont des bambous de l’espèce Phyllostachys edulis atteignant plus de 20 mètres de haut.
Compte tenu de sa croissance rapide, de son adaptabilité à la plupart des conditions climatiques et de ses propriétés supérieures à la plupart des bois à croissance rapide, le bambou apparaît comme une très bonne solution au bois traditionnel.
C’est un matériau caractérisé par une résistance élevée et un faible poids. Il est donc couramment utilisé dans la construction pour la réalisation de murs et de cloisons. C’est aussi un matériau idéal pour une utilisation dans la toiture, du fait de sa forte résistance et de sa légèreté. S’il est très utile pour la structure des constructions, il sert aussi de revêtement de sol. En effet, les parquets en bambou sont deux fois plus résistants que ceux en chêne. Clôtures, charpentes, murs, poutres… le bambou permet de réaliser une maison entière, y compris pour son aménagement dans la mesure où il est utilisé dans l’ameublement, le textile, l’énergie, les matériaux composites.


Le roseau est une plante vivace qui pousse généralement dans des zones humides, comme les marais et les berges de rivières. Il peut atteindre 3 à 5 mètres de haut, possède des feuilles de 20 à 50 cm de longueur et une tige creuse ornée d’une inflorescence argentée. Le roseau est un matériau biosourcé issu de la biomasse. Matériau renouvelable et disponible en grande quantité, c’est une plante qui se régénère chaque année à partir de son rhizome.
La fibre de roseau est extraite de la tige du roseau. Le processus d’extraction commence par la récolte des tiges, qui sont généralement coupées près de la base. Les tiges de roseau sont ensuite nettoyées puis séchées pour réduire leur teneur en humidité. Cette opération est importante car elle évite à la fibre une dégradation ultérieure. Une fois séchées, les tiges sont soumises à un processeur de séparation des fibres qui peut se faire manuellement ou mécaniquement, en fonction de l’échelle de production.
Le roseau offre de larges débouchés en architecture : il permet d’isoler, de constituer un support, de renforcer les systèmes constructifs tout en remplissant des fonctions de couverture.
L’utilisation du roseau remonte à l’époque du Néolithique avec les premières constructions en bordure de zones humides. Au fil des siècles, le roseau est utilisé dans différentes applications notamment les toitures. En raison de sa résistance et de sa capacité à retenir l’humidité, la fibre de roseau est utilisée comme support pour la végétalisation des toitures : les toitures en chaume. Aujourd’hui encore, plusieurs milliers d’habitations sont couvertes de roseaux. Les roselières de Camargue assurent les trois quarts de la production française.
Le roseau et sa fibre peuvent être employés sous différentes formes :
L’utilisation du roseau dans la construction va bien au-delà de son utilisation pour la couverture en chaume. Chaque activité liée à la culture du roseau génère des “déchets” jusque là peu valorisés. Or, ces déchets peuvent entrer dans la composition de nombreux produits afin de réaliser des enduits, bétons, panneaux d’isolation, le tout grâce broyats. Le roseau se développe de plus en plus en France, la Camargue reste actuellement le premier producteur mais la Bretagne et la Normandie développent également des roselières.
Contributeur : Parc Naturels Régionaux de France, Parc Naturel Régional des Vosges du Nord, Parc Naturel, Parc Naturel Régional de Brière, Réserve de biosphère transfrontalière.


La fibre de coco, également connue sous le nom de coir, est un matériau naturel dérivé de la coque de noix de coco. Elle est obtenue à partir des fibres qui se trouvent entre la coque externe et la chair de la noix de coco. La bourre de coco est constituée de fibres courtes et épaisses, qui sont principalement composées de cellulose et d’hémicellulose. Ces fibres sont extrêmement résistantes et durables, ce qui en fait un matériau idéal pour diverses applications.
Les fibres de coco sont extraites de plusieurs manières après la séparation de la coque du fruit. Il existe différentes méthodes pour effectuer cette opération. L’une des techniques courantes consiste à immerger les coques de noix de coco dans des bassins d’eau douce pendant plusieurs mois. Ce procédé va permettre de désagréger progressivement la matière gommeuse qui colle les fibres entre elles. Après cette étape, les fibres peuvent être retirées de la coque à l’aide d’un peigne mécanique.
Une fois séparées de la coque, les fibres de la bourre de coco sont soigneusement nettoyées pour éliminer les impuretés telles que la poussière, les morceaux de coque et autres débris. Ensuite, elles sont séchées au soleil ou dans des séchoirs spéciaux jusqu’à ce qu’elles atteignent un niveau d’humidité approprié pour leur utilisation ultérieure.
La fibre de coco peut être utilisée pour de nombreuses applications. C’est un très bon isolant thermique (0,037 et 0,045 W/m.K) que l’on peut retrouver en vrac, sous forme de panneaux ou de rouleaux. La fibre de coco s’avère également être un très bon isolant phonique que l’on retrouve sous forme de panneaux acoustiques (muraux ou pour le plafond).
Les fibres peuvent aussi être transformées en revêtement de sol ou tapis. Les tapis en fibre de coco absorbent peu la poussière, sont durables et résistants à l’usure. Le revêtement de sol en coco convient aussi bien aux grandes pièces qu’aux zones à fort passage comme les entrées, les couloirs ou les escaliers. Enfin, il est possible de retrouver la fibre de coco pour la fabrication de rembourrages de meubles (chaises, matelas, siège, etc.).


La construction durable est devenue une préoccupation majeure dans l’industrie de la construction, et de nombreux architectes, constructeurs, recherchent des matériaux respectueux de l’environnement pour leurs projets. Parmi ces matériaux, la fibre de bois se démarque en tant que solution écologique et polyvalente.
Les matériaux utilisés dans la production d’isolants en fibres de bois proviennent des sous-produits de la première étape de transformation du bois. Ces sous-produits sont issus de scieries et proviennent de différentes régions forestières françaises, telles que les Vosges, les Landes, l’Auvergne Rhône-Alpes, et sont principalement issus de forêts gérées de manière durable.
Après la première étape de transformation, la matière première se présente sous la forme de plaquettes. Ces plaquettes sont ensuite défibrées pour obtenir des fibres d’une longueur de quelques millimètres. Les fibres seront ensuite utilisées pour différentes applications.
L’approche générale pour la fabrication de panneaux d’isolation consiste à mélanger les fibres de bois avec un liant, puis à les comprimer (ou à les façonner) pour former des panneaux de différentes densités.
Les isolants en fibres de bois sont disponibles sous forme de panneaux semi-rigides ou rigides. Ils sont couramment utilisés pour l’isolation des murs, des combles, des toitures, des planchers et des cloisons. De plus, ils peuvent également être utilisés comme pare-pluie ou écran de sous-toiture.
La fibre de bois possède de nombreuses caractéristiques faisant de ce matériau un choix pour le futur. En combinant ses propriétés durables, ses performances thermiques et acoustiques, ainsi que son impact environnemental positif, la fibre de bois est une solution de choix pour la réalisation de structures durables et respectueuses de l’environnement.


La paille de riz est un résidu agricole fibreux issu de la culture du riz. Elle provient des tiges de la plante de riz qui restent après la récolte du grain. Ce déchet agricole peut être valorisé pour produire un isolant 100% biosourcé, mais également pour de nombreuses autres applications, notamment l’agriculture ou l’artisanat.
La paille de riz est récoltée lors du processus de production du riz. Après la moisson, les tiges de riz sont séparées des grains et peuvent être utilisées pour fabriquer de la paille de riz.
La paille de riz peut être simplement séchée à l’air libre pour éliminer l’excès d’humidité. Cela facilite son stockage et prépare la paille pour les étapes de transformation ultérieures.
Elle peut également être soumise à un processus de broyage ou de hachage pour réduire sa taille et faciliter son utilisation dans diverses applications. Le broyage peut être effectué mécaniquement à l’aide de machines spéciales, ou manuellement en utilisant des outils appropriés.
Dans certains cas, la paille de riz peut également être traitée chimiquement pour améliorer ses propriétés. Par exemple, elle peut être traitée avec des agents ignifuges pour augmenter sa résistance au feu.
Dans le domaine de la construction, la paille de riz peut être utilisée de différentes manières. L’une des utilisations les plus courantes est l’isolation. La paille de riz peut être transformée en bottes pour remplir les murs d’une structure mais aussi en panneaux ou en planches pour une utilisation dans les murs, les plafonds et les planchers.
Ces panneaux de paille de riz sont fabriqués en comprimant les tiges de riz et en les liant avec des adhésifs naturels ou des matériaux organiques. Ils offrent une excellente résistance structurelle et peuvent être utilisés dans la construction de maisons à ossature bois, de bâtiments écologiques et même dans des projets de constructions plus vastes tels que des écoquartiers.
Outre ses qualités d’isolation, la paille de riz est également un matériau perspirant, avec un coefficient de perméabilité à la vapeur d’eau de µ = 2,5 (la paille de blé est à µ = 1,5), ce qui permet à l’humidité de s’évaporer facilement et contribue ainsi à maintenir un environnement intérieur sain. De plus, elle est résistante au feu, avec un pouvoir calorifique inférieur à celui de la paille de blé (source DREAL PACA et RFCP)


L’herbe est une matière première abondante qui a un cycle de reconstitution très court (2 à 3 mois). Son utilisation comme matériau permet une approche responsable, car elle valorise une biomasse qui est souvent considérée comme un déchet : sous sa forme solide (fibre de cellulose) et sous sa forme liquide (le « jus d’herbe » est utilisé et transformé en combustible).
L’herbe possède naturellement des propriétés isolantes et est utilisée depuis de nombreuses années dans différents domaines, notamment l’horticulture. Coupée fraîchement, elle peut être utilisée comme paillis organique autour des plantes et des arbustes. Étendue sur le sol, elle agit comme une barrière naturelle qui aide à réduire l’évaporation de l’eau, à supprimer les mauvaises herbes et à maintenir une température stable du sol.
Depuis quelques années, les caractéristiques naturelles de la fibre d’herbe sont exploitées pour créer une isolation en herbe coupée. L’isolation en herbe coupée est une isolation écologique conçue à partir de fibres d’herbes coupées et thermoformées en panneaux.
L’herbe utilisée pour la fabrication des panneaux d’isolation provient de l’entretien des aéroports, des canaux, autoroutes et voiries diverses. Cette herbe ne nécessite ni arrosage, ni entretien, ni terres agricoles pour pousser et n’est pas destinée à l’alimentation animale.
Le procédé de récupération de la fibre d’herbe permet de séparer la matière première en deux parties : les fibres de cellulose qui seront utilisées pour la fabrication de panneaux d’isolation, le jus d’herbe qui sera quant à lui utilisé pour la production de biogaz qui servira à sécher et travailler les fibres récupérées. Ce procédé permet une utilisation complète de l’herbe comme matière première et ne crée aucun déchet.
La fibre d’herbe séchée est ensuite mélangée à de la fibre de jute puis à un liant à base de fibre synthétique. Le produit est ensuite thermoformé pour créer des panneaux semi-rigides, parfaitement adaptés aux constructions neuves, rénovations, constructions bois et qui peut être utilisés pour une isolation extérieure et intérieure (toiture, sols, murs, combles et plafonds).
Contributeur : société Gramitherm


La fibre de lin, extraite de la tige de la plante de lin, est une ressource naturelle polyvalente avec une longue histoire d’utilisation dans divers secteurs. De la culture à la récolte, en passant par son utilisation dans le milieu de la construction, de l’aménagement et de l’artisanat, la fibre de lin offre de nombreuses opportunités et présente des enjeux prometteurs pour l’avenir.
La culture du lin remonte à des milliers d’années et trouve son origine dans les régions d’Asie occidentale et d’Égypte. Aujourd’hui, la France est l’un des principaux pays producteurs de lin au monde, avec des régions comme la Normandie et les Hauts-de-France qui se distinguent par la qualité de leur production. La culture du lin est relativement durable, nécessitant peu de pesticides et d’irrigation, ce qui en fait une option attrayante du point de vue environnemental.
Semé entre mars et avril, le lin a seulement besoin de 100 jours pour arriver à maturité. Il va rapidement croître pour atteindre 1m. Lorsque les tiges atteignent leur maturité, les agriculteurs arrachent les plantes et les laissent sécher. Ce processus permet aux fibres de lin de se détacher naturellement de la tige. Les fibres sont ensuite rassemblées et soumises à un processus de rouissage, où elles sont exposées à l’humidité pour favoriser la dégradation des composants pectiques qui les entourent. Après le rouissage, les fibres sont séparées du reste de la plante par un processus appelé teillage.
Les tiges de lin sont récoltées pour leurs fibres longues et résistantes. La fibre de lin a une large gamme d’utilisations dans le milieu de la construction et de l’aménagement :
La fibre de lin est utilisée comme matériau isolant, offrant une excellente résistance thermique et acoustique. Les panneaux isolants en fibres de lin sont faciles à installer et respectueux de l’environnement. le lin est également utilisé comme renfort dans les matériaux composites. Les fibres de lin sont mélangées avec des résines pour former des composites légers et résistants, utilisés dans la fabrication de pièces de construction telles que des panneaux de portes, des éléments de façade et des éléments structuraux.
La fibre de lin est utilisée pour la fabrication de revêtements de sol, de tapis et de textiles d’ameublement. De plus, le lin a des propriétés antimicrobiennes naturelles (il contient des huiles linoléiques et linoléniques), ce qui en fait un choix approprié pour les environnements sensibles sur le plan sanitaire.
Enfin, le lin est utilisé pour la fabrication de tissus d’ameublement. Les tissus en lin offrent une esthétique naturelle, avec une texture douce et un aspect élégant. Ils sont appréciés pour leur durabilité, leur résistance à l’usure et leur confort, ce qui en fait un choix populaire pour les canapés, les chaises et les sièges rembourrés.
Le lin pourrait bien être le matériau de construction du futur comme le montre le projet européen “Smart Circular Bridge” qui vise à mettre en avant comment le lin, utilisé comme matériau de construction, peut contribuer à la protection du climat et de l’économie circulaire. Inauguré le 22 avril 2022 aux Pays-Bas, ce pont de 15 mètres de long est composé de fibres de lin et biorésine. Cet édifice, dont la durée de vie est estimée à 50 ans, a été construit en partie en Normandie par la société EchoTechnilin.
De nombreux capteurs ont été installés (près d’une centaine) afin de renseigner sur le comportement du pont dans le temps (variation du flux piétonnier, conditions climatiques, usure des matériaux, etc.). Ces données sont visibles ici
