Le chanvre

Le chanvre comme matériau de construction, une réponse aux enjeux environnementaux

Le chanvre est une culture annuelle et renouvelable qui n’a besoin ni de pesticide, ni d’irrigation et qui ne génère aucun déchet. Il offre l’avantage d’améliorer les rendements agricoles d’environ 10% lorsqu’il est utilisé en rotation, grâce à ses racines profondes et pivotantes qui drainent généreusement les sols tout en les régénérant.

De nombreuses qualités pour la construction 

Le chanvre possède de nombreuses qualités. Il bénéficie d’excellentes propriétés hygrothermiques, qui incluent l’isolation, l’inertie thermique et la régulation de l’humidité. Il possède des caractéristiques mécaniques, une légèreté naturelle et une résistance au feu. Enfin, il s’agit d’un matériau compétitif avec une origine française, la France étant le premier producteur européen de chanvre.

Une plante utilisée à 100%

Au 19e siècle, la France cultivait le chanvre sur une superficie de 178 000 hectares. Cependant, un siècle plus tard, cette surface avait diminué pour atteindre moins de 4 000 hectares. Au cours des 30 dernières années, la production a connu une multiplication par 5.

En 1990, l’association « Construire en Chanvre » recensait une superficie de culture de 3 800 hectares. Aujourd’hui, en 2022, les cultures de chanvre couvrent plus de 22 000 hectares.

Après la première étape de transformation de la paille de chanvre, diverses matières premières sont obtenues, notamment des fibres, des granulats (chènevotte) et des poudres (poussières). Ce processus est entièrement mécanique et ne fait appel à aucune substance chimique. Ainsi, toutes les parties de la plante sont valorisées, ce qui signifie qu’aucun déchet n’est produit selon la réglementation européenne en vigueur.

Les domaines d’application du chanvre dans la construction

Le béton de chanvre est composé de chènevotte (bois de chanvre broyé), d’un liant et d’eau. Il peut être projeté à l’aide d’une machine spécifique, banché à la main ou empilé sous forme de blocs prêts à être posés. Il sert de mono mur non porteur, assurant ainsi une interface excellente entre l’extérieur et l’intérieur, tout en favorisant le confort des occupants.

La laine de chanvre est disponible sur le marché sous forme de panneaux semi-rigides et de rouleaux. Elle est utilisée pour l’isolation thermique et acoustique des murs, des cloisons, des planchers et des toitures, ainsi que pour le calfeutrement.

D’autres produits peuvent utiliser le chanvre, ou l’une de ses matières premières obtenues (notamment la chènevotte) comme : les enduits, les panneaux d’isolation, etc. 
Contributeur : Construire en chanvre

La paille

La paille comme matériau de construction : une solution naturelle et économique

La paille est un matériau naturel fabriqué à partir de tiges de céréales comme le blé, l’orge, le seigle ou l’avoine. Entièrement biodégradable et renouvelable, la paille est devenue un matériau de construction plébiscité pour ses propriétés techniques et écologiques. Cette ressource naturelle renouvelable offre de nombreux avantages en matière d’isolation thermique, de durabilité et de faible impact environnemental.

La naissance des premières constructions en paille

C’est en 1986, avec l’apparition des botteleuses (machine qui permet de mettre en botte le foin, la paille, etc.), que les premières constructions en paille voient le jour dans l’État du Nebraska. Ces constructions étaient réalisées sans recourir à une structure porteuse en bois. Cette méthode, qui utilisait des bottes de paille comme murs porteurs, a ensuite été désignée sous le nom de « technique Nebraska ». Nombre de ces bâtiments sont encore utilisés aujourd’hui et se trouvent dans un bon état de conservation.

En Europe, la maison Feuillette, construite en 1920 pendant l’entre-deux-guerres, illustre l’utilisation de la botte de paille intégrée à une ossature en bois. Cette maison de 100 m2, répartie sur deux niveaux, est toujours en excellent état et a été continuellement occupée. Aujourd’hui, elle abrite le Centre National de la Construction Paille, dont l’objectif principal est de préserver ce bâtiment et de créer un espace dédié à la promotion de la construction en paille.

La paille, une ressource largement disponible

La paille ne nécessite pas de transformations pour une utilisation comme isolant. Sa grande force réside dans sa disponibilité en circuit court, avec 90 % des approvisionnements réalisés dans un rayon de 50 km selon une étude de Terracrea. La construction en paille est pertinente pour isoler des bâtiments de toutes tailles, qu’ils soient destinés à des programmes privés ou publics. De la maison individuelle aux immeubles à plusieurs niveaux, des locaux industriels aux bureaux et aux groupes scolaires, la paille est un matériau performant. Le Réseau Français de la Construction Paille (RFCP) estime à plus de 10 000 le nombre de logements et de bâtiments isolés en bottes de paille en France. Chaque année, entre 500 et 1 000 nouvelles constructions utilisant ce matériau sont mises en œuvre. La filière française est ainsi la plus dynamique en Europe.

La paille : ses caractéristiques et ses domaines d’application

Le Réseau Français de la Construction Paille est responsable de l’élaboration des Règles Professionnelles de Construction en paille. Ces règles spécifient qu’il est possible d’utiliser directement la botte de paille provenant de l’agriculture pour isoler les bâtiments. 

Les dimensions les plus courantes pour la botte de paille sont celles des « petites bottes », mesurant 36×46 cm, avec des longueurs généralement comprises entre 55 et 120 cm.

Il existe différents domaines d’application pour l’utilisation de la paille en tant qu’isolant : l’isolation paille sur ossature bois, l’isolation paille par l’extérieur sur structure existante, et la paille porteuse où les bottes de paille ont un rôle structurel en plus d’isolant.

Les bâtiments isolés en paille peuvent être revêtus de divers types de parements. La paille est recouverte des deux côtés par un matériau en contact direct avec elle, qui est à la fois perméable à la vapeur d’eau (perspirant) et offre une protection incendie conforme à la réglementation du type de bâtiment concerné. Ce revêtement peut prendre la forme d’un enduit (à base d’argile, de chaux) qui sert également de finition, d’étanchéité à l’air et joue un rôle essentiel dans le confort hygrothermique.

Contributeur : RFCP